140 ans du Club Alpin Français

Le Club Alpin Français des Pyrénées Orientales fête ses 140 ans !

En 1881, les clubs de Prades et de Perpignan voient le jour. S’en suivront la création de six autres clubs dans le département dont le petit dernier Préhistoroc en 2012 !

Témoignage de Jean-Pierre Bobo :

Il y a presque 63 ans, je m’inscrivais au CAF de Perpignan . Malgré de longues absences dans le département, je suis resté fidèle à la section toute ma vie durant. En 1958 j’avais 17 ans et je me rappelle de ces débuts comme si c’était hier ; c’était comme un baptême pour moi en rentrant dans ce club alpin mythique qui n’avait alors que 75 ans d’existence. C’est le jour des Rameaux 1958 que je fis mes premiers pas « officiels » à l’école d’escalade toute nouvelle du Rimbaud au-dessus de Collioure, j’allais y effectuer mon premier rappel. J’avais cette nuit là mal dormi , tellement l’évènement me bouleversait. Serais- je  à la hauteur ?  La section de Perpignan était toute jeune, venant de se séparer depuis peu en avril 1957 de celle de Prades, elle devenait adulte. Elle était encore modeste mais il y régnait parmi ses membres un esprit de famille tant les relations entre nous étaient fraternelles. En son sein le groupe des grimpeurs était minoritaire, nous étions à peine une poignée, le gros de la section constitué des randonneurs. Entre les deux il y avait une saine émulation. Le groupe se réunissait  au sous-sol du « Café de France » alors un dancing ( place de la Loge , maintenant l’office du tourisme) le jeudi de 18 heures 30 à 20 heures. Lycéen, je n’aurais manqué pour rien au monde le rendez-vous du jeudi.  C’est là que s’ébauchaient les sorties du dimanche et les grands projets de l’ été à venir dans les Pyrénées centrales ou le massif du Mont-Blanc. C’est aussi le jeudi qu’avait lieu la distribution de matériel pour la course dominicale. En 1958, nous n’étions pas loin de la fin de la guerre, à peine 13 ans. Le matériel était lourd tant les mousquetons que les pitons ; le piolet avait un manche en bois, les crampons  10 pointes ; les cordes utilisées le plus souvent en chanvre, j’en ressent encore l’odeur ; à peine voyait t-on apparaitre les premières cordes en nylon. Malgré la lourdeur du sac, je me sentais fier Knickers comme pantalon, de grosses chaussures de varappe aux pieds mais fier de ressembler le dimanche matin à un alpiniste , alors personnage rare dans les rues de Perpignan. Pour se déplacer le Caf utilisait un petit bus conduit par un membre de la section  transporteur. Le CAF de Perpignan était jeune et dynamique, animé alors par des grimpeurs dévoués comme Jo Marill et surtout Henry Cases, mon idole d’adolescent, glaciairiste hors-pair. J’y faisais la connaissance de Pierre Sala avec qui pendant 10 ans j’allais faire cordée tant dans les Pyrénées que dans le massif du Mont-Blanc. Les rochers du « Rimbaud », ceux de la Massane et déjà ceux de Tautavel étaient nos « cathédrales ». L’après-midi du dimanche voyait se tenir la « grand messe » autour de  «  l’aiguillette » ou du « coup de sabre ». Nos discussions autour de projets futurs allaient bon train et c’est fatigués mais heureux qu’à la nuit nous rentrions à la maison. La section de Perpignan savait alors par des conférences avec projections attirer l’élite de l’alpinisme. Vinrent à Perpignan , reçus par le CAF Gaston Rebuffat, René Desmaison mais surtout Lionel Terray qui me fit la joie immense de grimper une journée entière avec moi seul aux rochers bien modestes pour lui du Rimbaud. Lionel que je devais retrouver plus tard à Chamonix pour des courses plus sérieuses. Je serais toute ma vie reconnaissant au CAF et à ses responsables de m’avoir ouvert grand la « fenêtre » de la montagne ; celle-ci ne m’a jamais quitté dans ma vie, elle m’a toujours accompagné dans mes pensées. C’est avec joie et émotion que j’écris ces lignes à l’occasion du 140e anniversaire de la section. Je lui souhaite de conserver cet esprit pionnier, de défricheurs que nous avions alors. Bon anniversaire le CAF et Bon Vent.

Les clubs du département se sont retrouvés le week-end du 12 juin sur le massif du Canigou. L’idée est de réaliser une traversée en vélo en pratiquant à chaque étape une activité du CAF. Samedi matin, c’est escalade en grande voie au Pilier Saint-Martin. L’après-midi, direction Ria, on enfile les combis spéléo pour s’enfourater dans l’Aven Pérez. Bivouac festif au Camping d’Espira de Conflent. Dimanche, descente du canyon du Llech.

Des week-ends comme on les aime !

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