Exercice secours spéléo

Le secours spéléo a pour but la mise en œuvre d’équipes et de moyens spécialisés en secours souterrains, mais possède des missions variées :

— la prévention des accidents en milieu souterrain (grottes, gouffres, carrières, mines, etc.),

— la formation des sauveteurs spéléologues (équipiers, techniciens, spécialistes, etc.),

— l’organisation et la direction des sauvetages en milieu souterrain,

— la recherche technologique dans le souci constant de faire évoluer et d’améliorer l’ensemble de ses techniques.

En 1976, le secours long et complexe à la grotte de Gournier en crue dans le Vercors a mis en œuvre de façon spontanée et généreuse des secouristes de toutes origines et des spéléos de tous départements.

La conclusion a été de confier à la Fédération Française de Spéléologie l’organisation des secours souterrains.

On ne pouvait plus se contenter de faire appel aux secouristes en montagne ou aux pompiers locaux. La simple générosité ne suffisait pas, il fallait une organisation, une formation, du matériel et des techniques adaptées.

De là est né le Spéléo Secours Français, une commission de la Fédération qui a pour but la mise en œuvre d’équipes et de moyens spécialisés en secours souterrains.

Le chemin parcouru depuis est significatif puisque l’assise administrative du SSF est bien définie :

le Ministère de l’Intérieur, par convention reconnaît le rôle prépondérant et incontournable du SSF pour ce qui concerne la partie souterraine des opérations de secours.

Les techniques et les civières mises au point ont dépassé leur domaine d’application puisqu’elles sont reprises par les secouristes en montagne, en ravin, en canyon, etc… Le « savoir faire » du SSF a diffusé dans les pays voisins (Belgique, Suisse, Italie), mais s’exporte également dans tous les pays du monde.

Les secours ont diminué en France ces 15 dernières années, mais ils se spécialisent avec l’emploi de moyens et de techniques de plus en plus pointus.

  • désobstruction à l’explosif
  • plongée souterraine
  • pompage
  • moyens de communication: téléphone et radio souterrain (système Nicola)
  • mise en oeuvre de forages

Au sein du SSF l’information circule, les responsables assurent les tâches nécessaires à la formation, la recherche, la gestion, l’administration de la commission, pour en faire un outil au service des fédérés et plus au service de l’État.

Dans le département des Pyrénées Orientales, l’organisation des secours spéléo est différente pour des raisons historiques. Ici, le secours spéléo s’est mis en place en 1975, soit un an avant la création du Secours Spéléo Français. Christian Deit, les papas de Fred Font et de Lionnel Ruiz, entre autres, furent alors précurseurs en décidant de créer un groupe afin d’assurer le secours spéléo dans le département. A la création du groupe de secouriste spéléo, ce dernier fut géré par le SDIS (pompier) sous le commandement du Préfet départemental. Depuis, ce mode de fonctionnement est resté inchangé. Le secours spéléo est assuré uniquement par des pratiquants de l’activité. La progression souterraine ne peut se faire en effet que par des spéléologues. S’en est ainsi suivi cette organisation qui perdure aujourd’hui. Le matériel propre à l’activité – propre n’est pas le premier mot qui me vient à l’esprit quand je pense à l’activité 😊 – est également hyper spécifique. L’hélicoptère est peu utile sous terre. Les moyens de communications conventionnels – radio ou téléphone – sont inopérants. Autres appareillages spéléo comme croll, poignet jumar, basic, pédale sont peu utilisés dans les autres activités verticales. Les cordes, elles mêmes, ne sont pas celles utilisées en escalade. Lors d’un équipement d’une cavité, encore plus dans un contexte secours, il n’est pas rare de devoir utiliser des centaines de mètres de corde. Petite anecdote à ce sujet. Le PGHM (Peloton de Gendarmerie Haute Montagne) d’Oloron Sainte Marie, dans les Pyrénées Atlantiques est aujourd’hui l’unique unité sur le territoire français agrée pour le secours spéléo. J’ai eu la chance d’y faire mon service militaire. A mon arrivée, on m’a invité à laver les cordes qui venaient juste d’être retirer de la traversée de la Pierre Saint Martin, un des plus grands réseaux souterrains français. Massif dans lequel plus tard, j’ai pu atteindre la côte mythique des – 1000 m . J’ai ainsi lavé un peu plus d’un kilomètre six cents mètres de cordes boueuses. Joli cadeau de bienvenue, ce fut bien long 😂. La grande quantité de matériel à transporter nécessite la coopération de nombreuses personnes. Les techniques de corde pour déplacer une civière ne sont pas nombreuses : balanciers, mouflages, reprises et freins de charge, tyroliennes permettent facilement de déplacer une victime sous terre. Mais la mise en œuvre sur le terrain reste complexe, éternelle quadrature entre théorie et pratique. Pour former de nouveaux personnels et entraînés les autres, chaque année des entraînements réguliers sont organisés. Nous étions invités à participer le dimanche 25 avril à nous joindre à une journée d’exercice secours à Perillos. Toujours un plaisir de retrouver de vielles connaissances comme Gaston, 74 ans, pionner de la spéléologie locale, qui nous avait fait découvrir l’activité quelques années plutôt. Contexte COVID oblige, la victime du jour, généralement un volontaire désigné, a été remplacée par un mannequin fictif. Bonne nouvelle pour nous, le mannequin doit peser autour de 20 kg, cela changera du quintal habituel de Christophe 😎. Au programme, portage, remontée d’un P15 (P signifiant puits), vire horizontale de 10 m, ressaut de 10 m, portage, frein de charge de 10 m, balancier de 20 m, tyrolienne de 30 m. Au débriefing de la journée, le bilan fut positif. La civière a pu franchir tous les obstacles. Ces journées permettent alors de réajuster les dysfonctionnements observés. Traditionnellement, la première phrase prononcée par le chef de groupe est « Je suis content(e) » toujours immédiatement suivi de « mais … » 😒. Chaque membre du secours spéléo peut être mobilisé à tout moment sous ordre du Préfet. Encore un grand merci à tous ces bénévoles qui permettent d’assurer les secours dans cette activité.

Le mois dernier, les jeunes du clubs devaient parcourir la cavité de la Marie Jeanne dans les gorges de Galamus accompagnés par les encadrants spéléo bénévoles du club de Perpignan. Mais nous avons dû renoncer à cause des règles édictées lors de ce troisième confinement. Heureux de voir que les cours des mardis et jeudis soirs de l’école jeune puissent reprendre (en extérieur). Lors du confinement, nous avons pu proposer des sorties. Les contraintes sanitaires nous imposer de pratiquer à 10 km du domicile. Quelle chance pour nous d’habiter à Tautavel ! Depuis peu, nous sommes autorisés à pratiquer à nouveau sur tout le département mais sommes encore soumis au couvre feu de 19 h. Vivement que les contraintes sanitaires soient allégées, signe de l’amélioration de la situation ! Cela fera du bien au moral de tous !

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