Equipement du Saint Vincent

Depuis quelques années, ça me trottait dans la tête d‘aller rééquiper le canyon du Saint Vincent. Les principales raisons – qui m’animaient je pense – étaient le défi que représentait cette action et en premier lieu l’intérêt que je porte à ce canyon qui à mes yeux est le plus beau du département. J’avais rajouté des spits par ci par là, changer des cordelettes (les oranges notamment), la corde de la MC de la grande cascade… Dès que j’en ai parlé autour de moi, des personnes sûres m’ont apporté leur soutien. Richard se proposait de m’accompagner dans nos pérégrinations et Christophe pouvaient nous fournir du matériel via le CAF de Perpi. Le choix crucial était alors de définir notre action. On voulait garder l’esprit du canyon, poser du matériel fiable et conforme aux exigences d’aujourd’hui et assister les futurs canyoneurs qui effectueraient la descente sans la connaître.

 

Lorsqu’avec mon marteau j’ai testé la résistance de certains pitons, tous doutes se sont envolés concernant notre action. La crainte des réactions des Ayatollahs du ter d’av s’est enlever avec le piton de la grande dalle C41. Je voulais voir comment sonner un piton du relais de cette cascade. Au premier coup de marteau, le piton a giclé de son logement… Ce piton était en plus trompeur : il possédait un œil qui semblait indestructible mais sa lame ne dépassait pas les 4 cm de long et 2 mm d’épaisseur. S’il venait à lâcher, jump de 41 m assuré… Des expériences similaires se sont produites avec d’autres pitons ainsi qu’avec des spits : pitons qui sortaient quasi à la main, lames hyper courte et hyper fine pas loin du papier alu ou vis de spits bouffaient pour laisser 3 mm de diamètre d’acier sain alors qu’ils semblaient « safe » d’aspect extérieur. Dans ce cas là, la vis pétait et nous restait dans les doigts. Beaucoup de pitons et plaquettes étaient de fabrication maison, les objets détournés de leur utilisation initiale devenant pitons ou plaquettes nous ont fait souvent réagir et sourire en pensant à l’ingéniosité de leurs créateurs.

 

Nous avons fait le choix d’équiper en 12 mm, tout inox. Tous les relais sont chaînés car non sensible aux crues ou aux gels. On n’est pas dans les Oules non plus, les Abalakovs ne se justifiaient pas J.

 

Concernant l’emplacement de points, nous avons respecté l’emplacement initial qu’avaient choisi tous nos prédécesseurs en règle générale. L‘emplacement sélectionné était judicieux : hors crues, vu sur l’obstacle, accessibilité… Nous avons effectués comme modifications :

–          la descente de C41 est passée de RD à RG pour passer dans l’actif

–          à la sortie de l’enchaînement Pif Paf, nous avons rajouté un relais hors d’eau car cette cascade peut vite booster

–          rajout de deux plaquettes anneaux à une C3 piège car si on retirait la corde à la C8 précédente on pouvait se faire la cheville dans la désescalade

–          dans l’enchainement suivant, on a équipé RG pour éviter un gros frottement

–          à la cascade à Éric, on passe désormais en rive droite pour passer avec une 40 m et la MC est plus confortable.

–          la grande cascade pour passer avec 40 m tout en conservant l’emplacement du relais à 45 m (au niveau du cassé) pour voir et au-dessus et en dessous de l‘obstacle.

 

Nous n’avons pas voulu rajouter des mains courantes car les frottements sont inexistants ou légers et les groupes dépassant les 7h pourraient arrivaient rapidement à en mettre 10 … Même si certains locaux descendent en un peu plus de deux heures J. Nous avons rajoutés des mains courantes au relais difficilement accessible par gros débit, à la cascade à Eric où j’avais failli assister en direct à un accident (l’accès glissant au relais pouvait te projeter au bas de la cascade), et à l’antépénultième cascade du canyon qui n’en possédait pas. Nous avons doublé d’une plaquette les relais où on a besoin de rabouter les deux cordes de 40 m. L’anneau supplémentaire à coupler au relais permet aussi une meilleure gestion du groupe,  décalage du leader ou du sac qui facilite l’accès au relais pour les suivants.

 

Pour l’équipement proprement dit, il nous a fallu  4 journées.

> Jour 1 (Richard, Laurent, François): 8 septembre 2012

monter du matos et 6 trous percés… l’électrique dans le gneiss ça fait pas ! Quand on s’aperçoit que nous pouvons faire que trois trous avec une batterie, on garde la deuxième pour un relais con à placer : l’inter de la cascade en S. Soupe à la grimace.

> Jour 2 (Richard, Laurent, Jacky, la raya du CAF de Perpi, François): 15 septembre 2013

au thermique ça roule… jusqu’au 45ème trou où le perfo ne percute plus. Durant la descente, Lolo nous rejoint avec un groupe du CAF qui nous accompagne un moment nous permettant de nous alléger les épaules. Il va falloir attendre l’année prochaine, le canyon ferme.
> Jour 3 (Richard, Julien, François, Éric, François) : 4 août 2013

c’est reparti mais nous n’avons pas reçu les relais et plaquettes de notre commande, les trous sont quasi finis, on se fait éjecter par la nuit. Grosse, grosse journée avec ces deux nouveaux fêlés du perfo rencontrés à la FFME. Éric, un BE escalade de Lyon, rencontré la veille dans le Llech est de la partie.
> Jour 4 (Richard, Julien, François, Yorrick, François): 1 septembre 2013

YES ! CHAUD PATATE ! Ça roule, le thermique à fond même sous l’eau, on peaufine l’équipement, fixe le matos, vire les loupés. Au dernier passage, on a rencontré un problème d’expansion de points dans la grande cascade : le foret usé perçait des trous trop petits en diamètre. Or le phénomène avait débuté un peu avant = démontage et repose de points. Grrr !!! On finit à la frontale … mais sans frontale pour certains. Petit plaisir : on a shunté la marche d’approche…

Reste à poser les 4 derniers relais et virer les deux points foirés à la grande cascade et un dernier petit coup de défrichage pour finir cette histoire.

 

Un grand bravo à nous tous où on s‘est bien éclaté (au propre comme au figuré) dans ce rééquipement et cette belle aventure :

Lolo, Julien et François, Yorrick, Eric, Jacky et la raya de Perpi et spéciale dédicace à Ricci qui a été de toutes les parties… sans oublier Tobal qui sans lui rien n’aurait été possible.

 

Bonne marrade.

 

 

Quelques photos

 

Préhistoteen – Sortie au Mas den Janeil

Sortie du dimanche 9 décembre 2012

 

Bonne année 2013

Bulletin mensuel Préhistoroc3_Page_1 Bulletin mensuel Préhistoroc3_Page_2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les frères Huber

Héros du documentaire de Pepe Danquart « Les parois de l’extrême » (2007), Thomas et Alexander Huber, grimpeurs allemands, se lancent un nouveau défi : la dalle Karma, située dans la région de Loferer Alm, dans les Alpes autrichiennes. Cette escalade, sur une voie réputée pour sa difficulté, marque la renaissance de la cordée Huber, après la tumeur du rein de Thomas en 2011. Au-delà de la prouesse sportive, Jens Monath a filmé les confessions intimes des deux frères, qui évoquent notamment leur goût pour la musique et leurs interrogations face à l’avenir. Âgés de 44 et 42 ans, ils doivent en effet faire face à la concurrence des plus jeunes, et commencent à assurer la relève en initiant Elias, 12 ans, le fils de Thomas. Des prises de vue vertigineuses et un style d’escalade acrobatique : frissons garantis.

 

Un peu plus speed, les mêmes au Nose.

source : dailymotion